Dans la vie réelle, le rôle de manager est associé à des responsabilités élevées, une pression constante, des attentes croissantes et surtout beaucoup de sérieux.
Le manager, fréquemment confronté au stress, subit une altération de son bien-être au travail (et personnel) ainsi que sur celui de ses collaborateurs. Ce qui met, gravement, en cause son efficacité professionnelle.
Le stress chez le manager émane de la disparité entre la vérité de l’environnement de travail et la perception qu’a le manager de ses capacités à les gérer.
Le stress compte parmi les principales causes des risques psychosociaux (RPS). D’après le sondage mené en 2023 par l’IFOP en partenariat avec Diot-Siaci, une majorité des interrogées (62 %) déclarent que leur métier a des conséquences négatives sur leur santé mentale, tandis que 52 % pensent que leur travail peut également affecter leur santé physique.
Les principales raisons qui pèsent sur leur bien-être mental sont le stress (selon 67 % des participants), la charge de travail excessive (pour 51 %) et un manque de reconnaissance pour 46 %. Les 3 dépendent principalement de la personne du manager.
Du manager qu'on aime détester à celui qui devient un héros
Miranda Priestly nous donne parfaitement l’exemple dans « Le Diable s’habille en Prada”. Rédactrice en chef tyrannique et charismatique du prestigieux magazine de mode « Runway », elle est exigeante, autoritaire et perfectionniste. De quoi angoisser Andy, la jeune diplômée qui cherche à se distinguer comme secrétaire dans la fashion sphère.
Comme Miranda, le manager peut être stressant, mais ceci est souvent dû à la charge mentale causée par ses grandes responsabilités.
Le manager évolue dans un environnement professionnel complexe et exigeant mettant en évidence multiples responsabilités, des délais serrés et des attentes élevées ; et la liste est longue.
S’ajoute à ces exigences professionnelles des sources de stress spécifiques telles que la pression hiérarchique, les conflits interpersonnels, les changements organisationnels fréquents, et le besoin constant de prendre des décisions difficiles.
La seule dérobade ? prendre le rôle de manager à la légère et s’inspirer de Michael Scott de « The Office » dans ses idées malavisées et simple d’esprit. Ou encore, à « Dunder Mifflin », toujours dans Dwight Schrute, qui dissimule son manque de compétence par une micro-gestion au quotidien.
« The office » nous a bien fait rire tout en mettant brillamment en évidence les dynamiques de pouvoir et les relations interpersonnelles au sein de l’entreprise.
Dans la vraie vie, le manager fait face à une variété de sources de stress qui peuvent être à la fois professionnelles et personnelles.
Être un intermédiaire entre les employés et les dirigeants peut être stressant, car les managers doivent répondre aux attentes de chacun.
Ainsi que de devoir gérer les relations entre les membres de l’équipe et résoudre les conflits peut être émotionnellement éprouvant.
Julie GAREL, experte en psychologie de travail, nous parle des conséquences de ces contraintes quotidiennes qu’elle nomme micro-contraintes. Selon elle, ces dernières entrainent un micros-stress : “Vous n’avez pas à accepter le micro-stress comme un destin,
Car les schémas de stress sont souvent prévisibles.
Si vous les détectez, vous pouvez construire l’état d’esprit et les réponses constructives pour les éviter.
1- Épuisement de vos capacités personnelles à faire face aux tensions tacites : par exemple nos collègues nous créent du stress lorsqu’ils génèrent du travail supplémentaire ou lorsqu’ils nous empêchent de faire les tâches que nous avions prévues.
2- Épuisement de vos capacités émotionnelles attaquées par des sentiments négatifs. Nous pouvons être pris d’inquiétude pour des personnes qui nous sont chères, d’incertitude par rapport aux impacts futurs de nos actions, de démoralisation dans la relation aux autres.
3- Remise en question trop fréquentes de vos valeurs, de votre identité. Nous avons chacun un ensemble de valeurs et de principes plus ou moins précis, qui guident nos actions, les interactions qui créent régulièrement des frictions avec ces valeurs, peuvent être émotionnellement épuisantes.”
Le stress (chronique et non géré) impacte (négativement) la performance professionnelle des managers mais aussi leur santé mentale, comme l’épuisement professionnel et physique tels que l’anxiété, les troubles du sommeil et les maux de tête. Ceci va sans dire, le mal-être du manager impactera sa relation avec l’équipe et sa capacité à prendre des décisions éclairées.
Afin de veiller sur sa Qualité de Vie au Travail, Julie GAREL nous explique : “ Isolez et agissez sur deux à trois facteurs de stress, parlez-en à un proche de confiance pour capter un autre point de vue. Cela peut aider à relativiser. Ensuite, investissez dans des relations et des activités qui mettent à distance les micros-stress. Enfin, prenez de la distance et déconnectez-vous des personnes ou des activités créatrices de stress, car nous ne pouvons nous lier sainement avec des personnes qui nous font nous sentir émotionnellement épuisées.”
La clé de voute de gestion du Stress de manière saine et constructive est la recherche d’un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.
Par la suite, il s’agit surtout de créer un environnement de travail où le manager se sent soutenu et écouté pour réduire considérablement le stress.
L’apprentissage, l’encouragement et le mentorat comme aspects essentiels pour aider les jeunes (et moins jeûnes) professionnels à se développer et à apprendre dans leur domaine, cela nous a été appris par la comédie américaine « Scrubs ».
A regarder sans modération pour comprendre leur perspective sur la vie professionnelle basée sur le mentorat, l’apprentissage, la compassion et la gestion des relations interpersonnelles, tout en montrant les défis auxquels les professionnels (de la santé et autres) sont confrontés dans leur vie quotidienne.
Il est capital, d’encourager le selfcare. La sensibilisation du manager à l’importance de prendre soin de lui-même physiquement et émotionnellement peut avoir un rôle majeur dans la guérison de toute l’organisation vue le rôle ambivalent de ce dernier.
Vient enfin, la gestion du stress (car nous avons beau le prévenir, il surviendra sûrement à des degrés dissemblables). Offrir des formations sur la gestion du stress chez le manager peut fournir des outils pratiques pour faire face aux situations stressantes.
La santé mentale du manager concerne toute l’organisation car, comme nous l’avons vu plus haut, les répercussions de son mal-être peut porter préjudice au bon déroulement de son activité mais impacte aussi le climat général de l’entreprise.
Il faut, donc promouvoir un management par le care qui valorise la santé mentale du manager, et encourager une communication ouverte pour soutenir le développement professionnel et personnel des équipes.
Et le meilleur pour la fin, un exemple de valeurs et d’attitudes managériales positives que je chéris particulièrement, celui que nous donne Ted Lasso qui, malgré son manque d’expérience dans le football, et son dépaysement en Angleterre a réussi à circuler un leadership positif et encourageant.
Ted Lasso montre une confiance inébranlable envers ses joueurs, même lorsque les choses ne vont pas bien. Il les encourage à se dépasser et à croire en eux-mêmes. Il met, également l’accent sur l’importance de l’esprit d’équipe et de la cohésion, encourageant ses joueurs à travailler ensemble et à soutenir leurs coéquipiers.
Et voici l’apprentissage à tirer : Lorsqu’il s’agit d’améliorer le bien-être au travail, les petites choses font une grande différence si elles sont mises en pratique de manière cohérente tant vis à vis de la vision que de la culture d’entreprise.